CONFIANCE : La reconnaissance de ses propres compétences.
La confiance en soi est liée à nos capacités, nos compétences acquises mais également à la somme des petits succès que nous accumulons et de la réussite à surmonter les critiques, les obstacles. La confiance en soi est consciente, elle n’est pas permanente : elle est contextuelle. Elle se construit grâce à l’entrainement, aux expériences, aux réussites et doit être sans cesse entretenue. Afin de développer cette confiance en soi, la croyance en ses ressources internes est très importante. Il s’agit fondamentalement de croire en ses capacités. Cette croyance découle de l’histoire familiale, sociale et scolaire, les parents étant les premières personnes à stimuler ou engourdir l’estime et la confiance de leur enfant. Combien de fois avons-nous entendu des parents dire : « il est nul en math, il est faignant, il est maladroit … » ou toutes autres affirmations négatives qui vont empêcher l’enfant de grandir en ayant confiance en ses capacités.
Comme nous l’explique la psychologue Edith Haber, la confiance est le carburant qui va nous permettre d’agir, de prendre des décisions, d’oser et de pousser ses limites. C’est la croyance en son potentiel. Les parents, les professeurs, les entraîneurs, l’entourage ont un rôle important à jouer dans cette construction ; valoriser les efforts, les succès de l’enfant mais également l’aider à identifier ses forces, le laisser faire ses expériences tout en étant disponible en cas de difficultés. L’encourager, le féliciter, pour le rendre fier de ses efforts, ses réussites et ainsi ancrer cette confiance en lui.
ESTIME : La reconnaissance de sa propre valeur.
Comment prenons-nous conscience de notre propre valeur ?
John Bowlby nous éclaire à travers sa théorie de l’attachement. Il nous explique comment le sentiment de soi, de sa propre valeur dépend essentiellement des relations d’attachements intimes dont nous disposons le moment présent, ou celles que nous avons eues dans notre passé, en particulier avec les personnes qui nous ont élevées. En effet, si l’enfant obtient un soutien et une réponse bienveillante à ses demandes ou émotions négatives de la part de sa figure d’attachement, il pourra alors se sentir en sécurité pour aller explorer son environnement. Grâce à des réponses adéquates, petit à petit, l’enfant va prendre conscience de sa valeur aux yeux de ses parents, ou de leurs substituts, et développer une image mentale de soi digne d’intérêt, d’amour, même lors d’émotions négatives. L’enfant intègre également que sa figure d’attachement est digne de confiance puisqu’elle répond à ses demandes : cela le conforte dans sa capacité à être compris lorsqu’il exprime un besoin. L’attention et l’acceptation de ses besoins par une présence permanente et aimante permet à l’enfant de grandir, d’explorer en toute sécurité son environnement et ce faisant, d’acquérir des compétences toujours plus étendues. Comme nous suggère Donald Winnicott « avant de se voir, l’enfant se voit dans les yeux de sa mère ». L’estime de soi, de notre propre valeur est ancrée dans notre inconscient et reste invariable en fonction des contextes. John Bowlby démontre que si l’enfant ne reçoit pas cette attention bienveillante, il va devoir se construire avec ses seules ressources et s’adapter par différents comportements, différentes stratégies telles que l’évitement, l’ambivalence ou la résistance.
Se pose alors la question clé, comment faire la différence entre confiance et estime. Nous pouvons utiliser l’échelle de Rosenberg pour évaluer l’estime de soi. Olivier Lockert, dans son livre « Confiance & Estime de Soi avec L’hypnose », nous livre une autre piste pour déterminer si une personne souffre d’un simple manque de confiance ou plutôt d’un manque d’estime. D’après lui, le malaise que nous éprouvons lorsqu’il y a un flot de pensées négatives provient d’un manque d’estime de soi qui nous rapporte à une blessure profonde, tandis que le manque de confiance s’apparente plus à une crainte ponctuelle de ne pas être capable de faire quelque chose. Si la confiance en soi dépend de notre éducation, de nos expériences, et peut-être renforcée par des expériences positives, l’estime de soi est forgée très tôt, elle demande une exploration des blessures inconscientes rencontrées dans l’enfance afin d’y apporter le soin et la chaleur qui leur a manqué et permettre de faire taire le critique intérieur.
Pour conclure, je dirais que même si confiance et estime de soi sont liées, leur construction est différente : il faut avoir construit son estime de soi pendant son enfance, pour pouvoir ensuite développer sa confiance en soi.
L’hypnose est un outil puissant qui donne la possibilité au sujet de reprendre confiance en ses capacités mais surtout d’aller explorer le passé, afin de réconforter son enfant intérieur et ainsi de l’aider à restaurer l’estime en soi.